Coronavirus : une crise économique incontournable

L’apparition du COVID-19 impacte énormément les économies, quel que soit le niveau de revenu. En quelques semaines, cette maladie très contagieuse a poussé le monde au bord d’une crise économique plus grave que la crise financière de 2008. L’ampleur et la durée de cette crise dépendront de nombreux facteurs, notamment du comportement du virus lui-même, des mesures de santé publique et des interventions économiques.

Quelle sera l’ampleur de la récession ?

Depuis le mois d’avril, les chercheurs ont laissé entendre que l’économie mondiale naviguait dans une tempête colossale. En effet, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a déclaré que ses indicateurs ont donné l’alerte la plus forte jamais enregistrée. L’institution a expliqué que la plupart des grandes économies étaient entrées dans un ralentissement brutal.

Pour sa part, l’Organisation mondiale du commerce a prévu que presque toutes les régions du monde connaîtraient cette année une baisse à deux chiffres de leurs échanges commerciaux, les exportateurs nord-américains et asiatiques étant les plus touchés.

Effectivement, nombreux sont les gouvernements qui ont cessé momentanément l’activité sociale et économique dans tout ou partie de leur pays pour contenir l’épidémie. Les entreprises non essentielles ont été fermées et les habitants ont été contraints de rester chez eux pendant des semaines ou des mois.

Jusqu’à aujourd’hui, des milliards de personnes dans le monde entier restent encore sous une forme ou une autre de confinement. De grandes industries, en particulier les compagnies aériennes et d’autres secteurs liés aux voyages, sont au bord de la faillite. L’espoir est que les économies puissent s’éteindre sans provoquer de perturbation extrême, telles que des faillites d’entreprises ou des pertes d’emploi généralisées, puis se remettre rapidement à flot une fois la pandémie passée.

Quelle est la riposte économique des pays et des institutions internationales ?

La vitesse à laquelle les gouvernements devraient mettre en place leurs économies est un sujet de débat. Certains gouvernements d’Asie et d’Europe qui estiment avoir contenu le virus ont commencé à rouvrir lentement leurs économies. De même, plus d’une douzaine d’États américains assouplissent leurs restrictions, et le président Trump n’a pas renouvelé les directives fédérales en matière de distanciation sociale, qui ont expiré le 30 avril. Mais de nouveaux foyers ont déjà amené certains pays à réimposer des restrictions.

Pour l’instant, certains économistes espèrent un fort rebond mondial au troisième trimestre. Cependant, d’autres avertissent que la pandémie pourrait être bien plus destructrice sur le plan économique que toute autre épidémie passée, et avertissent qu’une reprise pourrait prendre beaucoup plus de temps.

De leur côté, les institutions internationales n’en font pas moins. L’Union européenne a convenu d’un paquet de 500 milliards d’euros pour fournir des prêts d’urgence et d’autres formes d’assistance aux pays membres, aux entreprises et aux travailleurs. Le FMI a mis de côté 100 milliards de dollars pour prêter aux pays membres qui sont confrontés à des crises financières aiguës à cause du coronavirus.

Les économies émergentes sont priorisées. Enfin, la Banque Mondiale a engagé plus de 150 milliards de dollars pour contrer les effets de la pandémie. Plus de deux douzaines de demandes de prêts liées au virus ont été accélérées, et de nombreuses autres sont en cours d’examen.